Voyages

De Pakse à Vientiane

Nous avons pris le bateau pour quitter Don Det, petite île faisant partie de ce qu’on appelle les « 4 000 îles » au Laos. La pirogue, serait le terme le plus approprié. Et nous sommes de nouveau dans le bus pour quelques 4 heures, à suer comme des boeufs et à la limite de l’évanouissement en raison de la surpopulation du bus + l’inexistence de la climatisation (juste de l’air chaud brassé) + aucune fenêtres ouvertes + un conducteur qui se croit dans Mario Kart.

  
Manu et Mandy, rencontrées la veille, étaient avec nous dans le bus, mais elles ont perdu leur ticket. Pour leur sauver la mise, je leur donne notre ticket sur lequel est inscrit « 3 passagers », mais qui fera l’affaire. Jusqu’à ce que, la contrôleuse change le 3 en 2… Et c’était sans compter le recontrôle des tickets 2h plus tard… Comme si je ne transpirais pas assez, j’avais rapidement remis un « 3 » par dessus le « 2 » et il a fallu que le contrôle, aléatoire, tombe sur moi… Heureusement, les paillettes ont permis de faire passer la pilule.

Après 4h à se concentrer sur la route pour ne pas avoir à infliger mon vomi à toutes les personnes présentes dans le bus, nous voilà arrivées à Pakse. La ville en elle même n’est pas d’un grand interêt et je suis bouleversée par un tas d’émotions qui gâchent un peu la journée. Après avoir enfin trouvé une auberge, avec une chambre ayant 3 lits, se remplir la panse a été notre priorité. Heureusement, Valérie & Ruth étaient là pour m’aider à vider mon sac… Nous nous sommes échouées dans un délicieux restaurant tenu par un Lao parlant Français, ça faisait si longtemps que je n’avais pas entendu parler Français… Deux heures plus tard, je compris que je n’étais entourée QUE de Français. Finalement… J’aime bien quand il y en a moins.
  
Ce soir là, nous avons décidé de louer des motos le lendemain pour parcourir le plateau des boloven pendant 2 jours. Ce périple fut mémorable… Des paysages à couper le souffle, j’en avais presque la larme à l’oeil. A chaque seconde, mon coeur se serrait et je ressentais une joie immense m’inonder, littéralement. Je me sentais libre, puissante et enrichie à chaque secondes un peu plus. J’ai dans la tête le souvenirs de tous ces enfants le long de la route qui rentrent de l’école et qui nous saluent, l’incapacité des villageois à parler Anglais et la nécessité de mimer pour demander à manger, les bébés cochons qui affluent ici et là, cette gentillesse et cette simplicité, et ces cascades absolument édifiantes. Le lundi soir, nous nous arrêtons à Tad Lo pour la nuit. 
  
Les auberges conseillées sont pleines à craquer (de Français, principalement). (Attention, quand je dis pleines à craquer, j’entends bien que nous devions être environ 50 touristes dans le village). On réussit tout de même à trouver une adorable auberge (avec plein de mini cochons partouuut), en bord de rivière, avec un bungalow certes remplis de Gecko mais avec une vue imprenable. Nous y croisons d’ailleurs Mandy & Manu avec qui nous passons la soirée. On est allées dîner dans une auberge tenue par un Français qui a le souhait de créer une sorte d’école d’hôtellerie pour aider les Laotiens à tenir un guesthouse, cuisiner, etc… Ce couple a d’ailleurs prise sous son aile une dizaine d’enfants, de 10 à 14 ans, qui vivent avec eux au quotidien, et qui grâce à eux vont à l’école et apprennent l’Anglais. Une initiative qui fait chaud au coeur. Après une très agréable soirée, les kilomètres ont raison de nous et c’est direction dodo… 
  

  
Le lendemain matin, avant de partir, je passe voir la baignade des éléphants (appartenant à un hôtel haut de gamme du village, tsss) et en route.. Fabrication de café, Pad Thaï à tomber par terres et cascades absolument fantastiques, tout est là… A l’avant dernière cascade, je n’en crois pas mes yeux : Dannae est assise sur un banc. Le monde est il aussi petit que ça ?! On se salue, et discute quelques secondes… Elle est avec ses amis espagnols.

  
A la dernière cascade, nous nous sommes baignés : l’eau était froide, mais j’ai ri à gorge déployée et ça ne m’était pas arrivé depuis longtemps ! Du bonheur à l’état brut… Il était temps de rentrer puisque nous avions un bus à prendre en direction de Vientiane, pour une durée de 12h.

Une fois rentrées, qui vois je chez le loueur de scooter ? Et oui, Dannae. Elle part aussi pour Vientiane, dans le même bus. J’en ris encore… Nous découvrons le bus de nuit et les couchettes sont minuscules, et pour deux personnes… Voyageant seule, j’ai toujours la petite appréhension avant de découvrir mon colocataire. Mais ce soir là, je saute de joie parce que je suis toute seule, et j’ai touuuuute la place pour m’allonger. 5 minutes avant le départ, ma nouvelle colocataire arrive. Elle a le numéro du lit, heureusement, c’est une fille. C’était Dannae, Karma again… 

La nuit ne fut pas reposante, mais enfin arrivées à 7h du matin. J’ai décidé de me séparer de Ruth et Valérie, pour mieux les retrouver plus tard (à Vang Vieng, pour l’anniversaire de Ruth). Après avoir lézarder une bonne partie de la journée, je suis partie découvrir la capitale du Laos qui me semble intéressante, mais pas plus de 2 ou 3 jours. Je rentre, et rencontre Zaheen, une indienne qui voyage depuis plus de 15 mois. Je bois ses récits comme une frenchie dans le désert, et nous partons diner avec 2 allemandes. 
  
Aujourd’ hui, je suis partie à la découverte du Cope qui est un centre d’exposition ainsi qu’un centre fabricant des prothèses pour les personnes ayant été touchées malheureusement blessées par les bombes à l’époque de la Guerre. Des bombes qui continuent de faire des morts aujourd’hui. Après le visionnage de deux documentaires,quelques larmes versées et certaines explications, je réalise à quel point le Laos a souffert. Il n’a été qu’une victime collatérale et a fait des millions de morts. Lorsque les bombes américaines destinées au Vietnam n’étaient pas lancées, elles ne devaient pas rentrer au bercail et étaient alors jetées au hasard sur le Laos. Aujourd’hui, les bombes sont encore là et ce sont parfois des enfants qui les découvrent. Parfois, elles sont détruites, d’autres fois, elles détruisent des vies…

Après avoir admiré le Patuxai (aux allures d’arc de triomphe), nous avons arché le long du Mékong avec Zaheen pour ensuite siroter une beerlao sur un rooftop. Nous avons beaucoup parlé de l’Inde et de la condition féminine en Inde, j’en apprends tous les jours ! Puis, après avoir manger les meilleures pizza du monde avec elle et deux néerlandaises, j’ai roulé jusqu’à mon lit pour vous écrire.

Demain matin, je remonte à Vang Vieng en bus mais avant ça, je dois DORMIR…

Au vert, Auvers. 32 ans et toutes ses dents. Déjà maman d'un merveilleux petit garçon de 3 ans, Côme, de 2 doggies, d'un Maine Coon et bientôt d'un deuxième petit bébé -ohmondieu- et passionnée par son boulot de social media & influence manager chez Petit Bateau. Comment ça, c'est tout ? (Et amoureuse, aussi!) Et photographe, accessoirement.

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