Voyages

De Phnom penh à Siem Reap

Notre dernier soir à Phnom Penh s’est déroulé sans encombres et a été d’ailleurs plutôt agréable. Nous sommes allées dîner avec Jerry & Kerstin, Alice, et deux autres voyageuses dans un petit restaurant typiquement cambodgien, pour goûter à différentes saveurs. L’excitation du départ me submergeait, 1 semaine à Phnom Penh était de trop pour moi… 3 jours auraient suffit, je ne suis définitivement pas une fille de la ville. Ironique pour une Parisienne…
Lorsqu’il a fallu payer, j’ai proposé aux filles d’inviter Jerry puisqu’il nous transportait à chaque fois gratuitement. Kerstin m’explique alors qu’en réalité, c’est assez gratifiant pour Jerry d’inviter des filles occidentales à dîner, et de payer pour elles… Il passe pour le mec plutôt fun & cool auprès des autres cambodgiens qui, mine de rien, observent la scène très étrange de 6 blanches autour de lui… J’ai beaucoup ri. Parce qu’il est important de noter que Jerry ne dispose absolument pas de l’argent nécessaire pour régler la note de 36 dollars. Kerstin s’approche de lui, et lui explique qu’il va payer. Elle lui tend alors subtilement un billet de 50$ sous la table, et nous lui rendrons la monnaie une fois parties… Situation épique. Il accentue ses gestes, prend la note comme un gentleman et se met à parler fort. Glisse de façon plus qu’évidente le billet dans le petit calepin en cuir (s’il avait pu, je pense qu’il serait passé à chaque table pour faire attester qu’il s’agissait bien d’un billet de 50$ et que c’était lui qui payait). En augmentant les décibels, en riant à gorge déployée, il se targue d’un « it’s my birthday today, all for me ! » et les 6 dindes que nous étions, jouons le jeu en clamant haut et fort « Thank you Jerry ! ». Cerise sur le gâteau, le tableau était à voir : il avance son tuc tuc tel un carrosse et nous nous y installons, sous le regard ébahis de tous les cambodgiens présents. Une chose est sûre, ce soir là Jerry était « the king ». L’arnaque faite, nous comptions nos billets pour rendre chacune 6$ à Kerstin … 
Le lendemain, jour du départ. J’attends impatiemment qu’Anais soit en weekend pour pouvoir partir ! Je demande à la réception de l’auberge s’ils peuvent nous réserver nos places dans le bus de nuit en direction de Siem Rreap, pour un départ à 18h (avec 7-8h de routes). C’ est fait. Anais me rejoint à l’hôtel, ma maison sur le dos, on peut partir ! 

  
Arrivées au bureau du bus, je m’étonne de ne voir aucun bus… Nous avons 30 minutes d’avance, c’est peut être l’explication. Nous nous présentons à l’accueil, et on nous demande d’attendre. Je regarde les posters sur le mur, et là… La révélation. Des photos de vans. J’ai une lueur de souvenirs d’avoir lu dans mon guide qu’autre solution que le bus, les minivans express. Plus rapide, mais « coeur sensible s’abstenir ». 5h de route au lieu de 7, pas de couchettes, juste de la vitesse. On se retrouve alors entassées comme des sardines dans un minivan avec uniquement des locaux, des bébés et enfants, sans beaucoup de place pour nos jambes (à peine même) et pour 5 h… Je trouvais la situation improbable encore une fois. Surtout jusqu’à ce qu’on comprenne le « coeur sensible s’abstenir ». Le chauffeur roulait comme un mec tout droit sorti de F1, klaxonnant comme un cinglé pour que tout le monde se pousse de sa route. Alors, sur une route goudronnée, ok… Mais sur des chemins de terres, avec des bosses et trous partout, autant vous dire qu’Anaïs priait contre moi pendant que j’avais les fou rire du siècles parce que je ne savais même pas si on arriverait entières là bas. Bien évidemment, la question de savoir si on allait dormir ou pas ne se posait plus. C’est finalement 6h plus tard, à minuit, que nous sommes arrivées, épuisées et soulagées. A moitié, car on savait qu’on se levait 4h plus tard pour admirer le lever du soleil sur les temples d’Angkor. Mais ça, c’est le jeu…

   
   
Les portes s’ouvrent et une horde de drivers crient « tuc tuc », j’ai encore l’image en tête, on aurait dit des oies qui se battaient quelques graines. L’un nous demande 5$, ce qui est excessivement cher, on négocie à 3 puisqu’il nous indique que notre auberge est far far away… Soit. Il est tard, et la nuit les tuc tuc augmentent leur prix. Sauf que quelques minutes après que nous soyons bien installées et bien avancées, il nous propose de nous amener demain. Je refuse. Là, il nous annonce, très souriant, « au fait, c’est 3$ mais par personne… » Je lui explique que non, que ce qu’il fait n’est pas bien, mais rien n’y fait. Il semble cependant plutôt sympathique, et je réalise que nous n’avons aucun tuc tuc pour le lever du soleil dans 4h et qu’il n’y en aura pas des masses présents à cette heure ci. Je négocie avec lui, un peu moins cher ce soir (5 au lieu de 6, le bougre) et le lendemain, 10 par personne, journée entière, du lever au coucher du soleil…
Il est l’heure d’aller dormir.
A notre réveil, il est là. On monte dans son tuc tuc et, bizarrement, il s’arrête 100m plus loin. Il nous présente son frère, qui finalement va nous conduire « parce que sa soeur/cousine/tante est à l’hôpital pour accoucher ». On s’assure que le prix soit le même, et le plan idem. Ils valident…

  
En réalité, ce fût la plus grande arnaque du siècle, il changeait le programme à chaque fois, cherchant à nous dépouiller d’un peu plus de $, je l’avais mauvaise, et il ne comprenait rien à ce que je disais. Il inventait des dires, et faisait l’imbécile en souriant. Nous sommes sorties de son tuc tuc, lui avons balancé ses 20$ à la tronche sans dire merci, et sommes rentrées dans l’auberge.

     
  
 
On aura pas vu le coucher du soleil, mais la visite des temples d’Angkor ainsi que le lever du soleil resteront gravés dans nos mémoires. Ces deux tuc tuc drivers aussi, me laissant un goût amer. C’est un des aspects difficiles ici, tu es fatiguée de te méfier de tout le monde, et tu ne sais jamais si leur gentillesse est sincère ou non. Je déteste cette mentalité, et ai besoin de confiance pour être sereine… Là, c’est une difficulté de plus.
Après 8h de visite, nous nous sommes écroulées dans nos lits respectifs pour une partie de l’après midi… 

Au vert, Auvers. 32 ans et toutes ses dents. Déjà maman d'un merveilleux petit garçon de 3 ans, Côme, de 2 doggies, d'un Maine Coon et bientôt d'un deuxième petit bébé -ohmondieu- et passionnée par son boulot de social media & influence manager chez Petit Bateau. Comment ça, c'est tout ? (Et amoureuse, aussi!) Et photographe, accessoirement.

Un commentaire

Et si vous laissiez un commentaire ?